dimanche 17 mars 2024

Algerie: La colonisation s'impose par la force brutale et bestiale. (2/2)

Encore n'était-ce qu'un avant-goût des événements à suivre. Les mosquées étant les lieux les plus spacieux de la ville, l'état-major français décide d'y installer les soldats. Ainsi, les lieux de culte se transforment du jour au lendemain en dortoirs, cantines, dépôts d'armements et de munitions, hôpitaux… « Le premier monument abattu fut Jamaa As-Sayyida […]. Les premiers éléments dataient du XIIe siècle et étaient donc contemporains des débuts de la construction de Notre-Dame de Paris », avance l'historien Alain Ruscio.
Vint le tour de la mosquée Ketchaoua, dont la construction date du mitan du XVe siècle et qui deviendra le symbole par excellence de la métamorphose de nombre de lieux de culte musulmans en temples chrétiens.

L'aménagement est on ne peut plus méthodique. À l'extérieur, bien visible, le minaret devient un clocher. À l'intérieur, dans le mihrab, une statue de la Vierge prend place. La fontaine à ablutions donne lieu à des fonds baptismaux. Pour couronner le tout, les nouvelles autorités coloniales cherchent l'adoubement de Rome. Le pape Grégoire XVI ne se fait pas prier. Le 9 août 1838, il promulgue la bulle « Singulari divinae ». Celle-ci atteste la reconnaissance par l'Église de l'évêché d'Alger dont le siège n'est rien d'autre que l'ancienne mosquée Ketchaoua ! Elle n'est la pas seule. Deux autres mosquées à Alger vont subir un sort identique. La mosquée El-Berrani devient en 1839 l'église Sainte-Croix après avoir servi de casernement militaire.

Enfin la mosquée Ali Bitchin, dans la kasbah, près de la fameuse Bab-el-oued, se voit rebaptiser en 1842 en « Notre-Dame des Victoires ». Si bien que deux décennies à peine après l'arrivée des troupes françaises, sur neuf grandes mosquées existant en 1830, seules quatre sont encore affectées au culte musulman. Et le reste du pays n'échappe pas à cette politique : Oran, Tlemcen, Cherchell voient leurs principales mosquées transformées en bain-douche, en hôpital militaire, etc. La mosquée Mohammed el-Kébir à Oran, après maintes péripéties, sera toutefois rendue au culte musulman en 1892. Avec le temps, cette frénésie destructrice va progressivement s'éteindre face à l'engagement de la société civile. Des hommes politiques, des artistes comme Eugène Delacroix, Ernest Feydeau ou Théophile Gautier, pour n'en citer que quelques-uns, s'insurgent contre les destructions et les transformations.

Au regard de cette histoire, la superbe construction  de "Djamaâ El-Djazaïr" reflète sans doute un inconscient historique. Celui par lequel l'Algérie veut affirmer encore et toujours son identité arabo-musulmane spécifique. Plus qu'une mosquée, c'est un lieu de science et de connaissance.

Algerie : la colonisation s'impose par la force brutale et bestiale. (1/2).

L'Algérie en 1830, est un pays où l'islam s'est imposé depuis très longtemps. L'islam maghrébin est alors très encadré dans des structures confrériques qui ne s'arrêtent pas à la frontière d'un État. En Algérie, le culte religieux est également supervisé par les zaouia. Sa gestion est prévue à travers les habous, les biens de mainmorte qui ont été pieusement légués.

Toute une classe cléricale veille au grain spirituel. Des oulémas, enseignants en théologie, aux cadis, des magistrats, en passant par les muftis, jurisconsultes et les nadhirs des habous, les administrateurs des fondations pieuses. Pourtant, les Français, une fois débarqués, vont faire fi de cette histoire. Ils agissent comme en terrain conquis, comme s'ils avaient mis la main sur un territoire totalement vierge. L'ethnologue Jean Servier interprète dans son essai "Les Portes de l'année. Rites et symboles. L'Algérie dans la tradition méditerranéenne" (1962), le comportement des Français : « Trop souvent, sous-développement matériel a été naïvement confondu avec sous-développement spirituel, et l'Occident a voulu tout apporter dans des terres inconnues qu'il a prises pour des terres vierges, pourtant fécondées par d'antiques civilisations. » Cela va apparaître très clairement.

Pour les besoins militaires et administratifs, Alger, en peu de temps, va devenir un véritable chantier urbain. On métamorphose la cité arabe en ville européenne. « M. le général Clauzel […] forma une commission de voirie […], Le secrétaire de cette commission reçut pour mission de changer les noms de toutes les rues, ce dont il s'acquitta si bien que les habitants d'Alger ne se reconnaissaient plus dans leur propre ville », rapporte l'officier Edmond Pellissier de Reynaud, témoin des faits, dans ses Annales algériennes.
Plus loin il continue : « Les travaux de la route du fort de l'Empereur, et ceux d'une esplanade construite en dehors de la porte Bab-el-Oued, amenèrent la destruction de deux cimetières musulmans. »

Ce n'est pas le pire, Pellissier de Reynaud toujours, rapporte que l'« on s'empara aussi, sous le duc de Rovigo, de plusieurs autres mosquées pour divers services administratifs ». Les Français, à leur arrivée, avaient pourtant juré de respecter les lieux religieux, en particulier les mosquées. La promesse vient directement de Louis Auguste Victor de Ghaisne, comte de Bourmont. Il est le général en chef du corps expéditionnaire français et, une fois la victoire remportée, il se hâte de faire placarder sur les murs d'Alger une notice pour rassurer la population civile. « Je vous garantis […] que vos mosquées […] ne cesseront d'être fréquentées comme elles le sont maintenant […], que personne n'apportera d'empêchement aux choses de votre religion et de votre culte. » Le comte de Bourmont assure aussi que les lieux sacrés seront interdits aux non musulmans. Dans la réalité, il n'en sera rien.

Sur la presqu'île de Sidi-Ferruch se trouvaient trois constructions. La Torre Chica, une batterie de 14 pièces et une mosquée. L'ensemble était sévèrement gardé par un poste de janissaires veillant jalousement sur la mémoire et le caveau de Sidi-Fredj (Ferruch, le saint homme qui a donné son nom à la presqu'île), inhumé dans une kouba octogonale. « La châsse du marabout était incrustée de bois précieux et recouverte d'ex-voto et d'amulette en corail, en argent, en verroterie », dépeint l'écrivain Henri Klein. Après de durs combats, l'espace sera réquisitionné par l'armée française et, par la suite, la mosquée fera office de cabinet et de salle à manger pour Le comte de Bourmont, et la chapelle du santon, de chambre à coucher. Le pire est encore à venir : 17 ans plus tard, le lieu sacré est rasé. On édifie à sa place un fort militaire.

Bejaia : Re ouverture de la mosquée historique, Masjid Ibn Khaldoun"

L'ancienne mosquée de la Casbah de Béjaïa, Mesjid Al-'Atîq connue maintenant sous le nom de Mesjid Ibn Khaldoun, fermée depuis 1830, a été restaurée et rouverte cette semaine.

On raconte que cette mosquée a été construite lors de la construction de la citadelle de Béjaïa par le prince Al-Nasir ibn Al-Nas durant l'ère des Hamadides. Après avoir commencé la construction de la ville de Béjaïa selon le style architectural Hamadides, Al-Nasir ibn Al-Nas a érigé les murs de la citadelle de Béjaïa et a construit à l'intérieur plusieurs structures, dont la Mosquée, en 465 AH (1073 AD), avant son expansion par les Almohades.

Lors de l'occupation espagnole de Béjaïa, elle a été transformée en église catholique, ce qui l'a préservée de la destruction, puis elle a été restaurée après l'arrivée des Ottomans qui on chassé les espagnoles.

Elle recouvre une superficie de 400m2 sur les 20.000m2 que comptait la citadelle.

Comme la ville de Béjaïa, beaucoup d'érudits ont transité par cette mosquée.

mardi 20 février 2024

lundi 19 février 2024

Des produits menagers nationaux efficaces.

Life: une marque de lessive algerienne très efficace. 

Production algerienne vue au marché de Tounane.

Des fraises aussi grosses que des œufs, des pommes de terre énormes, des feves à profusion et des agrumes qui inondent le marché de Maghnia: Orange, Mandarine, Clementine et citron. Avec des prix descendant parfois à 150 voir 100 dinars le kg ( a peine 50 centimes d'euros). 

Algerie: La colonisation s'impose par la force brutale et bestiale. (2/2)

Encore n'était-ce qu'un avant-goût des événements à suivre. Les mosquées étant les lieux les plus spacieux de la ville, l'état-m...